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Cette collection, dirigée par l'excellent chercheur qu'est Bertrand Reynaud, aurait pu s'appeler "Histoire locale". Nous lui avons préféré « Territoires », titre qui ouvre des perspectives plus larges dans le temps (songeons à tous ces érudits et correspondants d'académies savantes disparues aujourd'hui) et à des branches nouvelles de la recherche portées par de jeunes historiens. Sans oublier les vastes champs de la cartographie d'autrefois, de l'aménagement des espaces urbains ou ruraux, en passant par la mythologie et l’histoire, avec, au cœur de ces disciplines, la matière humaine, qui façonne les territoires et l'histoire de leurs habitants. Bref, en leur temps, Levi Strauss et Dumezil auraient pu être publiés dans la collection « Territoires » d’Arcades Ambo, au côté de La Pérouse et Humboldt !
A l'heure où, gagnés par la démagogie, médias et politiques maltraitent à qui mieux mieux notre langue, il n'est pas malvenu de raviver certains souvenirs.
Il y a vingt-cinq ans, Frédéric Vitoux rendait compte, dans Le Nouvel Obs, de la première version de Jardin funeste (qui s'intitulait alors La Chute d'Orlando Marin) : "Il est question de Pindare, de l’Arcadie, de Mme de Staël, de mythologie grecque, du soleil de Provence, d’amour, de mort de chimères. Cela ressemble à un divertissement littéraire, un récit policier, un roman allégorique. De quoi s’agit-il au juste ? De la première « fiction » de Michel Orcel (…). On y pressent l’influence de Gracq. Cette subtile minutie de l’écriture. Cette vigilance aux moindres tremblements des perceptions. Mais Orcel est aussi un joueur. Il s’amuse des conventions policières qu’il invente. Il écrit masqué. La gravité de son livre, il la réserve aux happy few…"
A quinze ans, le jeune prodige italien rédigeait une Histoire de l'Astronomie (voir ill.). Cette passion pour le ciel et ses figures ne cessera d'habiter son oeuvre, tant comme support et aliment à ses rêves que comme matière à sa spéculation philosophique la plus acerbe.
Qui d'entre nous n'est scandalisé par les exactions ignominieuses dont un certain islam se rend coupable ? Nous distinguons pourtant sans peine les appels à la guerre sainte de saint Bernard ou les massacreurs de la Saint-Barthélemy d'avec les chrétiens d'aujourd'hui. C'est pourquoi, face à l'islamophobie galopante (et sans céder sur la question de l'assimilation nécessaire des immigrés à la culture française), il faut défendre encore et toujours la sainteté de l'islam.
Voici l'Avant-propos de la seconde édition de l'essai De la dignité de l'islam : "Il m’aurait plu de donner une version remaniée de ce petit livre, dont la publication aux éditions Bayard en 2011 m’a notamment valu d’être traîné dans la boue par des organes d’extrême droite catholiques ou pro-sionistes. L’aveuglement idéologique est tel, même chez les intellectuels ou les croyants les plus éclairés, qu’on a souvent démoli cet ouvrage sans même en peser l’avertissement. Je recopie donc ici ce que j’écrivais naguère : « Sans doute est-il bien légitime que, face à une menace réelle ou supposée, l’on veuille défendre son histoire, sa culture, sa langue, son paysage ; et tout aussi légitime que le chef d’une Église de plus en plus menacée veuille réaffirmer ses dogmes et son identité. Mais cela ne saurait se concevoir, dans l’Occident des Lumières, qu’en respectant son adversaire. L’auteur n’a aucune envie de voir des minarets s’élever en foule dans le ciel de France ni la mode des barbes hirsutes envahir les trottoirs des villes européennes… »
De cette déclaration liminaire, qui ne saurait être plus claire, je ne retire pas un mot, et il m’apparaît même aujourd’hui, face au terrorisme et aux déferlantes migratoires qui ébranlent l’Europe, que, plus on reconnaîtra l'islam dans sa dimension sacrée, plus il sera simple d'en refouler les ignominies et de déterminer les limites que cette religion ne doit pas franchir chez nous. En revanche, j’aurais aimé expliquer plus longuement que ma « déconstruction » du christianisme n’était en aucun cas une manifestation anti-chrétienne mais qu’elle visait simplement à montrer que toute religion peut être soumise au doute scientifique et au démontage archéologique. La violence des islamophobes ne fait que refléter la christianophobie haineuse, dont on a vu ces derniers temps qu’avec l’assentiment d’un régime socialiste elle pouvait inopinément renaître sous des formes inouïes. Même si des thèses nouvelles (comme celle de J.-J. Walter dans Le Coran révélé par la Théorie des Codes, publiée – peut-il s’agir d’un hasard ? – par les Éditions de Paris) venaient ruiner de façon définitive l’historicité de la Révélation coranique, cela n’ôterait absolument rien à la sainteté de la voie musulmane. Le R. P. Paolo Dall’Aglio - autrement au fait de l’islam que nos coranistes de Paris ou de Toulouse et, semble-t-il, mort martyr sous les coups de l’Etat islamique – en témoigne mieux que moi à travers son œuvre et ses écrits." M. O.