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Le beau carnet de croquis de notre cofondateur et ami Noël Dominguez - "Noir sur Blanc" - est épuisé ! Triste nouvelle, mais qui dit aussi le succès de ce petit livre. On attend avec impatience un nouvel ouvrage du même plasticien.
Il ne reste plus en stock qu'un seul exemplaire de "De la dignité de l'islam. Réfutation de quelques thèses de l'islamophobie chrétienne". Bonne nouvelle également, mais le livre ne sera pas de sitôt réimprimé.
Il vous reste la version électronique !
"Le voyageur qui contemple aujourd’hui un paysage quelconque, sur une terre aussi chahutée de discours divers que la chinoise, c’est comme s’il tenait entre ses mains plusieurs livres à la fois, qu’il suivît une multitude de récits sans aucune relation les uns avec les autres, mais abandonnés devant lui, déchargés en pleine page par un écrivain déserteur, le laissant à lire non plus le fil de leur continuité, mais le tissu de leur coprésence. Voici, par exemple, le récit du tumulus de l’empereur An Ti, des Han, avec celui descâbles électriques ; le récit d’un chemin qui se perd sur la hauteur, avec celui du blé qui commence à lever (printemps précoce, air tiède : tout est propice à cette maturation du vert intense, dans la matinée grise) ; le récit enfin, en marbre noir..."
Sur les pas lointains de Segalen, une promenade intensément observatrice dans la Chine d'aujourd'hui, sans exotisme (mais non sans passion), sans jugement qui ne soit aussi une interrogation sur notre propre monde.
Christian Doumet est l'auteur d'une oeuvre abondante (poésies, essais) qui tend à la mise en acte d'une pensée poétique, s'appuyant aussi bien sur le quotidien que sur les grandes oeuvres littéraires, musicales, picturales... Spécialiste de Segalen, mais aussi musicien et voyageur, il est aujourd'hui professeur de littérature française à la Sorbonne.
ARCADES AMBO publiera incessamment, sous forme d'ebook, "Chine, la maison du dehors" de Christian Doumet, une promenade méditative dans le sillage de Segalen, dont Doumet est un grand spécialiste. De cette prose toujours intelligente, observatrice, poétique, voici un extrait :
« Dès qu'ils se portent sur la Chine, nos yeux sont pleins de terre. Des ocres poussiéreux, parsemés des scories végétales de la saison passée (branches mortes, herbes sèches, fétus de paille…) composent le plancher d'une scène dont l'étendue irrégulière, morne et damée suffit à captiver l'attention. En ville, quelques mégots ; à la campagne, un cailloutis plus ou moins dense, plus ou moins concerté constituent les seuls accidents de cette maigre matrice d'où lèveront tout édifice et toute action futurs. Parfois, elle se fait elle-même plus dramatique : écorce crevassée de larges saignements où quelque chose de l'indicible souterrain se révèle ; ou encore, ces mottes d'argile moulées comme des miches, jetées en vrac dans le lit asséché d'une rivière… Les rares humains présents à ces scènes-là ne sont venus, on le comprend, que pour considérer le phénomène, tout au plus pour le commenter. En général, cependant, la terre suit un cours ample et régulier. Elle s'écoule au bas des pages que le regard découpe ; elle déferle en suivant la pente douce des chemins ; elle stagne. Si méditer, c'est créer des milieux, renouer entre eux des signes épars dans l'invisible, retisser des liens à travers l'espace, la pensée et les sensations, alors la méditation à laquelle m'a invité le photographe Thierry Girard, je la vois ni plus ni moins comme une manière de construire notre Chine dans la mémoire de toutes les Chine réelles et rêvées qui nous ont été léguées ».
En vue d'une "Chronique méditerranéenne" de Carine Aigon sur l'Esteron prévue pour le 15 mai.
(Photo Marc Tanzi)
Durant les Guerres de religion, Lesdiguières et le futur Henri IV se disputent les services du vaillant capitaine Gentil, qui sait mieux qu'aucun autre faire sauter les portes des citadelles (c'est la tâche des pétardiers). Cette histoire authentique, racontée avec précision et talent par l'historien Jospeh Roman, jette le lecteur dans un monde disparu et surprenant, où les capitaines armaient eux-mêmes leurs escouades et les rois les meilleurs tardaient souvent à les rembourser... Un petit chef-d'oeuvre !
Joseph Roman (1840-1924), issu d’une vieille famille sisteronaise, est un historien du Dauphiné et des Hautes-Alpes. Ses travaux innombrables, qui vont de la sigillographie à la toponymie en passant par l’histoire événementielle, portent toujours le sceau d’un caractère exigeant et d’une plume rompue à la narration. Ses Aventures du Capitaine Jean-Baptiste Gentil, de Florac, que nous publions ici sous le titre d’Histoire d’un pétardier du roi, est, à cet égard, un exemple de la vivacité avec laquelle il parvient à faire revivre les documents les plus obscurs pour en tirer une histoire vivante et surprenante.
De Joseph Roman, ARCADES AMBO a déjà publié en 2015 "Mon baptême du feu (Trois soldats des Alpes dans la Grande Guerre)".
http://agoracotedazur.fr/agorascopie-emission-du-jeudi-04-fevrier-2016/